Très chère rentrée…

En Polynésie française et à la Réunion, enfants et personnels ont repris le chemin de l’école. Et évidemment les avis sur la rentrée sont partagés. Alors que certains élèves se réjouissent de retrouver les copains, copines, professeur.es et apprentissages, d’autres regrettent déjà la liberté du temps des vacances. Sans oublier celles et ceux que la reprise scolaire angoisse, parce qu’elle correspond à un changement de niveau, d’établissement, que le programme sera plus exigeant, que des examens s’annoncent à la fin de l’année… Il faut se souvenir que dans les évaluations internationales, les élèves français apparaissent comme étant parmi les plus stressés, même lorsque leur niveau est très bon…

La rentrée 2023 est également l’occasion de la mise en place du pacte pour les enseignant.es, synonyme de « travailler plus, pour gagner plus », formule dont un ancien président s’était fait le champion. Un bilan s’imposera rapidement pour savoir comment ses « nouvelles missions » sont réparties, réalisées et contribuent ou non à une revalorisation salariale des personnels.

La question financière est effectivement première en cette rentrée, en période d’inflation et de ralentissement économique. Deux études viennent d’ailleurs confirmer le coût plus élevé qui s’impose aux familles et élèves et aux étudiant.es.

Pour la Confédération syndicale des familles (CSF), le fort impact de l’inflation entraîne une augmentation de 11,3% du coût des fournitures scolaires par rapport à l’année précédente. Ainsi, le coût de la rentrée va s’élever cette année à 233 euros contre 190 euros en 2022 (+23%) pour un élève en école primaire, à 371 euros au collège (+3,5%) et à 427 euros au lycée (+3,1%). Vêtements et équipement sportif enregistre une hausse de 12%, alors que la papeterie augmente de 25%. Ainsi, selon le rapport de la CSF, « les familles devront dépenser entre 900 euros et 1700 euros en moyenne pour la scolarité d’un enfant ». Une somme qui est loin d’être compensée par l’allocation de rentrée scolaire, malgré sa revalorisation de 5,6% par rapport à l’année dernière.

La FAGE – comme l’UNEF – pointe quant à elle l’augmentation du coût de la vie étudiante. La fédération syndicale indique en effet que « le coût de la rentrée atteindra en moyenne 3 024 € en septembre 2023, poussé par une hausse de 8,88% des frais de vie courante ». Là encore, l’inflation apparait comme la cause principale de cette augmentation. Elle se traduit par une hausse « des frais d’alimentation de 15,34% par rapport à la rentrée 2022 » et de 8,95% pour les frais de logement. Les frais universitaires ne sont pas en reste puisque la CVEC, indexée sur l’inflation, augmente de 5,26% à la rentrée 2023 pour atteindre les 100€ soit une augmentation de 10 € depuis son instauration en 2018. Là encore bourses et APL ne suffiront pas, en particulier pour les étudiant.es issues des familles les plus modestes.

En, France, les inégalités sociales et économiques sont particulièrement discriminantes dans le parcours scolaire et universitaire. Pour beaucoup d’enfants, de jeune, de familles, la rentrée 2023 sera chère, plus chère, trop chère. Rendre l’enseignement et les études accessibles à toutes et tous est la base de la lutte pour l’égalité.


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