Il y a 50 ans : la mort d’Allende et de la démocratie au Chili

« Salvador Allende est mort et avec lui les libertés d’un peuple, l’espoir de tout un pays. » C’est ainsi que débute l’édito d’André Ouliac, après la mort de Salvador Allende, qui paraît quelques jours après le 11 septembre dans l’École libératrice. 50 ans après, il est utile de rappeler cette expérience démocratique au Chili, qui réunissait toute la gauche et servit de modèle à suivre pour beaucoup, en France ou ailleurs.

Le souvenir de cette expérience démocratique de 3 ans, de 1970 à 1973, est aujourd’hui estompé et pourtant en ce 50ème anniversaire, on peut lire plusieurs articles dans la presse et quelques ouvrages qui rappellent l’importance d’Allende dans l’imaginaire de la gauche et dans la mémoire collective.

André Ouliac (1921-2009), à l’époque secrétaire général du Syndicat national des institutrices et instituteurs (SNI), relate l’importance de l’expérience démocratique de gauche que le Chili a connu avec l’arrivée au pouvoir du socialiste en 1970. Sa disparition le 11 septembre 1973 marque la fin d’un espoir.

Il condamne fermement et avec une grande émotion le putsch militaire qui mit fin à l’expérience Allende : « Rien n’a changé depuis la prise du pouvoir par Hitler, Mussolini, Franco, partis jadis pour la même croisade. N’oublions jamais qu’elle conduisit le monde aux horreurs de la violence et de la cruauté, aux pires dégradations morales, à la destruction de valeurs essentielles, et en premier celle du respect de la dignité humaine. »

Dès le lendemain de l’annonce de la mort d’Allende, le SNI et la FEN participent à un rassemblement en défense du Chili démocratique qui a lieu du Champ-de-Mars aux Invalides. Toute la gauche syndicale et politique est présente ce soir-là. Quelques jours plus tard, le 17 septembre a lieu une autre action avec une grève d’une heure de 11 à 12 heures et un rassemblement. L’École libératrice précise à ce sujet : « Il faut choisir son camp. Comme toujours, le S.N.I. l’a fait ». Lors de ces rassemblements, James Marangé, le leader de la FEN, prononce des discours où il réaffirme la solidarité du syndicalisme de l’éducation envers le peuple chilien. L’internationalisme est alors revendiqué haut et fort. Ouliac écrit, quant à lui, que « La disparition de Salvador Allende, mort en héros pour la défense d’un idéal dont il était le symbole, n’est pas une fin, mais un moment, combien tragique d’une lutte qui, par le monde, doit se poursuivre. »

50 ans après, il est essentiel de se rappeler cette expérience démocratique qui servit de référence et de modèle dans toute l’Amérique latine et bien au-delà. Même si son souvenir est aujourd’hui moins prégnant, l’expérience d’Allende, leader d’une gauche unie au pouvoir, fait figure de modèle de référence. Dans l’actualité éditoriale, on signalera plus particulièrement le livre récent de Franck Gaudichaud, Découvrir la révolution chilienne (1970-1973) qui vient de paraître aux éditions sociales.

Plus encore, comme l’écrit le grand romancier chilien Luis Sepulveda, il est indispensable de rappeler le parcours d’Allende et des milliers de disparus à cause de la dictature de Pinochet qui sévit pendant de nombreuses années après le 11 septembre 1973. Pourquoi ? « Au nom de tous ceux dont on ne parle pas dans les journaux, qui n’ont pour toute biographie qu’un passage oublié dans les rues de la vie. » (Luis Sepulveda, Les roses d’Atacama,2001)

On peut retrouver sur l’ancien site du Centre Henri Aigueperse plusieurs articles de Luc Bentz en hommage à Allende


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