C’est sur la relation entre les jeunes et les entreprises que la CCI de Nantes St-Nazaire s’est penchée pour recueillir à la fois « ce que veulent les jeunes » et « ce que pensent les entreprises » ou en tout cas leurs dirigeant.es.
Choisir son travail davantage qu’avoir du travail
Cette étude s’inscrit dans de nombreux travaux qui mettent en évidence une évolution de rapport des jeunes avec le travail et le monde de l’entreprise. En effet, les nouvelles générations ne placent plus « le travail comme un élément central dans leur vie ». Alors qu’« avant le travail était spontanément relié aux revenus, à l’intégration sociale, à la stabilité et à la fidélité envers son entreprise, aujourd’hui, choisir son travail compte plus que le fait d’avoir du travail ». Cette nouvelle approche conduit les jeunes à choisir des missions courtes, à rechercher un fonctionnement plus horizontal dans les entreprises, à privilégier les entreprises sensibles aux questions sociales telles que l’écologie, la santé au travail, le harcèlement… Cette évolution générationnelle est remarquable partout en Europe. Elle représente un défi pour les entreprises qui doivent se rendre attractives dans un marché de l’emploi devenu concurrentiel avec un rapport de force entre l’offre et la demande qui s’est inversé.
C’est donc sur les réponses (questionnaires et groupes d’entretien) de 1665 jeunes de 15 à 30 ans et de 341 chef.fes d’entreprise que l’étude s’appuie pour dresser un tableau des attentes des un.es et des autres en Loire –Atlantique.
Des jeunes moyennement informés et assez confiant.es
58% des jeunes interrogé.es se disent confiant.es (47%) voire très confiant.es (11%) pour leur insertion professionnelle. Mais 43% demeurent inquiet.es (34%) et même très inquiet.es (9%). Un chiffre élevé qui marque à la fois les disparités aux sein d’une jeunesse qui n’est pas uniforme et la crainte d’une partie importante des jeunes de ne pas réussir leur entrée dans le monde du travail.
Globalement et à l’exception du taux du chômage et des dispositifs d’aide à l’emploi, la connaissance de l’environnement social professionnel est assez similaire chez les jeunes et chez les chef.fes d’entreprises. Elle se situe à un niveau moyen, ce qui peut également alimenter de fausses représentations, exagérant les raisons d’avoir peur ou au contraire un excès d’optimisme.
Ce que le travail doit apporter
« En termes de but assigné au travail, la littérature scientifique a mis en évidence le fait que, pour les jeunes, le travail devait favoriser l’émancipation individuelle alors que pour les employeurs, il devait permettre l’intégration sociale et l’autonomie financière ». Si l’étude met en évidence que ces formes de représentations du travail sont toujours à l’œuvre, elle indique également de nouvelles approches. Ainsi, comme l’illustre l’infographie ci-dessous :
– jeunes et employeurs valorisent la dimension financière du travail.
– les jeunes associent le travail et les notions de passion, d’utilité sociale, d’accomplissement professionnel, de sociabilité, et de collectif.
– les employeurs voient dans le travail, davantage que les jeunes, une source d’accomplissement personnel et individuel.

Choisir son métier
Alors que 91% des chef.fes d’entreprises affirment que les jeunes ne savent pas « précisément le métier qu’ils souhaitent exercer », ceux-ci disent le contraire à 54%.
Si le choix est difficile c’est en partie par manque d’information tant sur la connaissance des métiers (pour 45% des jeunes et 63,3% des employeurs) et sur l’endroit où trouver cette information (10% des jeunes et 16,6% des employeurs) que sur les aides et les accompagnements (6% des jeunes et 16,9% des employeurs).
Les exigences des jeunes sont par ailleurs relativement fortes quant à un métier idéal. Sur l’infographie qui suit on notera que 9 critères sur 12 ont une note supérieure à 4 sur 5.

Dans quelle entreprise ?
Le degré d’exigence des jeunes est par ailleurs assez comparable pour leur définition d’une entreprise idéale. Ainsi dans l’étude montre des jeunes qui recherchent « une entreprise qui garantit une bonne ambiance au sein de l’équipe, un bien-être des collaborateurs, des conditions salariales favorables, et un mode de management qui permet aux collaborateurs de trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle ».
Les écarts entre les attentes des jeunes et la manière dont les chef.fes d’entreprise imagine ces attentes sont assez faibles ce qui tend à démontrer un effort ou pour le moins une prise de conscience du côté de l’entreprise. En effet, « les employeurs, pour leur part, estiment que pour les jeunes l’entreprise “idéale” est celle qui garantit l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle et qui met en œuvre une organisation du travail qui favorise cet équilibre. Et ce, devant l’ambiance et des conditions salariales favorables ».
Pour permettre la rencontre
63% des jeunes et 78% des chef.fes d’entreprises estiment que l’apprentissage est la voie à privilégier dans les parcours.
Mais au-delà de cette rencontre qui peut se faire dès le cursus de formation, il s’agit aussi de donner du sens au travail, ce qui pour une majorité de jeunes se traduit par le fait de faire un métier aimé, qui a une utilité sociale et contribue à améliorer le monde, contribue au bien-être collectif, change la vie.
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Pour retrouver l’ensemble des éléments de cette enquête :
En savoir plus sur Centre de Recherche de Formation et d'Histoire sociale - Centre Henri Aigueperse - Unsa Education
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