Et si le numérique pouvait aider l’inclusion ?

Y a-t-il un lien entre le numérique et l’éducation inclusive ? Si la relation ne va pas de soi, elle pourtant interrogée par la recherche. Le dernier dossier de veille et analyses de l’IFé en rend compte en s’interrogeant sur les convergences entre ces deux éléments forts des politiques éducatives.

« Les technologies numériques et les technologies de l’information et de la communication (TIC) génèrent des opportunités et des défis pour l’éducation inclusive » constate l’OCDE dans son rapport « Équité et inclusion dans l’éducation » publié en juin 2023. Ainsi, l’approche se doit d’être nuancée : « si le numérique peut participer de l’émancipation et du pouvoir d’agir de populations marginalisées, ceci n’est pas un allant de soi » , mais surtout son apport n’est ni automatique et toujours positif. Les outils numériques peuvent faciliter les apprentissages par exemple d’élèves en situation d’allophonie ou de handicap. En revanche, le cyberharcèlement , peut avoir des effets de marginalisation et d’exclusion.

Pour l’IFé, « l’éducation inclusive par le numérique nécessite d’articuler, à travers les médiations humaines et technologiques, des procédures individuelles et des situations collectives. [… aussi] elle relève, profondément, d’une conception démocratique et citoyenne de l’éducation pour toutes et tous à l’heure du numérique ». Il s’agit donc à la fois de « passer d’une finalité adaptative à une finalité inclusive et émancipatrice des outils », tout en renouvelant le regard posé « sur les usages numériques éducatifs ».

L’éducation inclusive doit s’entendre comme concernant tous les publics. Selon l’approche de le CNESCO, c’est donc de manière générale, « en termes de situations vécues que, progressivement, les questions sont posées, plutôt qu’en termes de déficits référés unilatéralement aux personnes. Ce sont donc les situations pédagogiques qui doivent être examinées et surtout les obstacles qu’elles présentent pour l’accès de certains élèves aux apprentissages et aux savoirs ». (CNESCO, « Quelle école pour les élèves en situation de handicap ? » 2016, p. 19). La démarche consiste donc davantage à analyser les effet des situations pédagogiques proposées et de déduire celles qui permettent la réussite des apprentissages pour toutes et tous, dont les plus fragiles, les plus défavorisé.es, les plus éloigné.es de la culture scolaire. Le rapport propose donc de passer successivement de l’égalité à l’équité, puis de l’équité à l’accessibilité. Si l’égalité des chances se veut offrir les mêmes possibilités à toutes et tous, l’équité propose de donner à chacune et chacun ce qu’elle ou il a besoin dans une prise en compte des différences entre chaque individus. Enfin, l’accessibilité implique la possibilité de transformer l’environnement, de l’aménager afin de répondre aux besoins du plus grand nombre.

Si les objectifs sont clairs, louables et fédérateurs, leur mise en œuvre est plus complexe. Il convient donc d’’accompagner les personnels d’éducation sans faire reposer sur leur seule bonne volonté la responsabilité de la réussite ou de l’échec d’une démarche d’inclusion. Le rapport de l’IFé insiste donc sur la nécessaire formation, mais également sur une collaboration accrue avec de nombreux partenaires, ainsi que l’implication de l’ensemble de l’établissement scolaire dans la démarche. Le numérique peut ainsi être facilitant dans la relation aux parents d’élèves et aux familles, il peut être un lien avec l’extérieur de l’École. Il peut aussi mettre en réseau les différents acteurs des projets. Pour cela, il doit être maîtriser par les personnels comme par les élèves qui doivent être impliqués dans l’approche, ses objectifs, comme dans les différentes situations d’apprentissage mise en œuvre.

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Pour aller plus loin et lire l’ensemble de l’étude de l’IFé :

146-janvier-2024.pdf (ens-lyon.fr)