Les stéréotypes de genre ont la vie dure…

Bien que plus d’une personne sur deux rejette les stéréotypes de genre, d’après le Baromètre d’opinion de la DREES, réalisé en France métropolitaine en 2020 et 2022 – 13 % les rejettent fortement et 41 % y sont modérément opposées – elles sont tout de même 26 % à y adhérer, 9 % de manière marquée et 16 % modérément et 21 % à se situer dans une position ambivalente. Comme le montre le tableau ci-dessous, alors que 6 % des femmes adhèrent fortement aux stéréotypes de genres, c’est le cas de 12 % des hommes et inversement seulement 10 % des hommes le rejettent totalement contre 15 % de femmes.

Si « l’idée que les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons fait très largement consensus dans l’ensemble de la population », puisqu’elle est partagée par neuf personnes interrogées sur dix, six personnes sur dix continuent de penser que « les mères savent mieux s’occuper des enfants que les pères » et quatre sur dix que « les femmes font de meilleures infirmières que les hommes ».

Être un homme, avoir plus de 65 ans, avoir une pratique religieuse régulière, être immigré, être peu ou pas diplômé, sont autant de caractéristiques qui augmentent la probabilité d’adhérer aux stéréotypes de genre. De même, les niveau de diplôme et de revenu jouent également, mais en sens contraire : « alors que les diplômés du supérieur sont surreprésentés parmi les personnes qui rejettent ces stéréotypes de genre, les plus aisés sur l’échelle de niveau de vie sont plus susceptibles d’adhérer à certains stéréotypes (à diplôme, professions et autres caractéristiques socio-démographiques donnés), en particulier ceux concernant de supposées différences d’aptitudes professionnelles entre femmes et hommes ».

Les personnes qui adhérent fortement aux stéréotypes de genre sont 52 % à se préoccuper (beaucoup ou assez) des inégalités entre les femmes et les hommes et 63 % du sexisme et des violences faites aux femmes. Ces chiffres montent respectivement à 80 % et 88 % chez les personnes rejetant totalement les stéréotypes de genre.

Le Baromètre met également en lumière la persistance d’une inégalité forte dans les couples : 54 % des femmes déclarent qu’elles prennent majoritairement elles-mêmes en charge les tâches ménagères contre 7 % des hommes. Plus les personnes adhèrent aux stéréotypes de genre, moins elles déclarent un partage égalitaire dans leur couple, comme l’illustre le tableau ci-dessous :

Autant dire que si la prise en compte des questions de genre progresse, les stéréotypes ont, dans ce domaine, la vie dure et qu’il reste encore beaucoup à faire pour les déconstruire.

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L’ensemble des données du baromètre de la DRESS concernant les stéréotypes d egenre est à retrouver ici : ER1294MAJ.pdf (solidarites-sante.gouv.fr)


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