« Après l’interminable nuit d’un demi-siècle de dictature » : il y a 50 ans, les instituteurs français se félicitent de la Révolution des œillets au Portugal

Le 25 avril 1974, le Portugal se libérait de la dictature de Salazar «  après l’interminable nuit de dictature » pour reprendre l’expression que l’on trouve dans l’article de la revue du Syndicat national des institutrices et instituteurs ( SNI) l’ École libératrice du 3 mai 1974. La Révolution des œillets, qui a débuté  il y a 50 ans, au son de la chanson «  Grandola, Villa Morena », allait installer la démocratie dans ce pays qui avait connu une dictature durant plusieurs décennies. L’auteur de l’article de la revue du SNI se veut prudent une semaine après le début des événements : « Le Portugal vient peut-être de connaître l’aurore d’un premier matin de liberté ». Il faut dire que le soulèvement est dirigé par les militaires, en particulier quelques capitaines acquis aux idées de liberté et d’égalité, et pour les instituteurs syndicalistes français, militaires et démocratie ne vont pas forcément ensemble. Malgré cette prudence, l’article se veut un fervent hommage aux révoltés et un appel à l’espérance de liberté. Les révolutionnaires d’avril 1974 sont en effet de fervents partisans de la démocratie et des idées de gauche : le socialisme démocratique va s’imposer rapidement dans ce pays aux liens nombreux avec la France.

René Labes est l’auteur de ce texte : instituteur né en 1925, il est secrétaire national du SNI en charge des relations extérieures de 1969 à 1980. Il indique aussi qu’il est nécessaire de construire rapidement un nouveau régime démocratique : « parmi les critères de jugement, il en est un qui sera décisif. Il n’y aura pas de vraie démocratie si ne peut se développer un syndicalisme libre et indépendant. » Il indique ainsi que le syndicat français entretient alors de nombreux liens avec les collègues portugais en leur fournissant de l’aide et du soutien. Cette relation avec le syndicalisme enseignant portugais s’est renforcée ensuite et existe jusqu’à aujourd’hui.

Pour l’heure, l’auteur souligne que le Portugal connaissait il y a 50 ans un premier « matin de liberté ». Alors vive la Révolution des œillets et vive la démocratie portugaise !

Pour aller plus loin :

Victor Pereira, C’est le Peuple qui commande. La Révolution des Œillets 1974-1976, éditions du Détour, 2023.

La notice biographique de René Labes dans le Maitron


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