1945 : certains ne reviendront pas

Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques arrivent au camp d’extermination d’Auschwitz. Dans les semaines et les mois qui suivent, l’ensemble du système nazi de mise à mort est découvert par les armées alliées et les survivants et rescapés peuvent espérer revivre à nouveau. Alors que la France est libérée depuis l’été 1944 et que le pays se reconstruit, beaucoup attendent fébrilement d’avoir des nouvelles de celles et ceux qui ont été arrêtés par les nazis allemands ou par les autorités de Vichy dans la période précédente. Pourtant, de dizaines et des dizaines de milliers de juifs, d’opposants, de résistants ne reviendront pas.

On découvre progressivement l’horreur des camps de mise à mort et l’existence de l’univers concentrationnaire. Le syndicalisme de l’éducation est durement touché : plusieurs leaders du Syndicat national des instituteurs et institutrices (SNI) ou de la Fédération générale de l’enseignement (FGE) ont été déportés à cause de leur participation à la Résistance. Le premier numéro de l’École libératrice du 28 octobre 1944 mentionne « X…et Y…  tous deux déportés en Allemagne ». Il s’agit de Georges Lapierre et de Joseph Rollo, successivement à la tête du SNI clandestin : on ne les nomme pas pour ne pas entraver leur possibilité de libération car la guerre va continuer jusqu’au 8 mai 1945. Hélas, tous deux meurent sur leur lieu de détention, début février pour Lapierre et fin mars pour Rollo. On ne retrouve la dépouille de ce dernier que bien des années plus tard. Ils auront une place en compagnie d’autres résistants de l’éducation dans la crypte de la Sorbonne qui devient un lieu de mémoire pour les « héros et martyrs de la résistance universitaire ». Le SNI met en place toute une organisation pour aider les familles et les proches à retrouver la trace des prisonniers du système concentrationnaire nazi durant les mois qui suivent la Libération et la fin de la guerre. On en trouve aujourd’hui des traces dans les archives du SNI et de la FEN conservées aux archives du monde du travail de Roubaix. Ce sont des documents indispensables pour écrire notre histoire commune et conserver la mémoire de celles et ceux qui ont combattu pour défendre la liberté et la démocratie.

Pour aller plus loin

La fabrique d’un héros : Georges Lapierre, syndicaliste et résistant

Rentrée 1944 : La libération, l’école et le renouveau du syndicalisme de l’éducation

Sur le parcours de Joseph Rollo, nous allons publier très prochainement un article de synthèse sur le site du Centre Henri Aigueperse. Pour une première approche : « une si longue attente »

L’illustration de l’article : portrait de Joseph Rollo, extrait d’une lettre de sa femme Renée, 25 août 1945.


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