« En cette période critique, ils reprochent aux institutions publiques de ne pas suffisamment les armer pour devenir des citoyens épanouis et conscients. Alors que l’école, par sa nature obligatoire et universelle, semble être le lieu idéal pour inculquer ces connaissances fondamentales, sa mission principale demeure, selon des experts comme Olivier Rey, de transmettre et de reproduire les savoirs du passé. Aujourd’hui, face à une demande croissante des jeunes pour une éducation plus en phase avec les enjeux contemporains, il apparaît urgent de repenser le rôle de l’école afin, qu’elle forme de manière plus efficace les citoyens de demain ».
Cette réflexion est le point de départ au Rapport d’étonnement rédigé par trois jeunes adultes engagés dans le cadre de la quatrième Promo’ Social Demain. Constatant un « décalage grandissant entre les enseignements dispensés en classe et les compétences requises dans le monde actuel », leur contribution se propose de « questionner les fondements mêmes de notre système éducatif ». A « une culture de l’excellence qui espère voir une élite se mettre au service de la société », le rapport se demande s’il ne serait « pas plus judicieux de transformer l’école en un lieu qui prépare tous les individus à une intégration réussie et éclairée dans la société civile ».
S’appuyant sur les apports de l’éducation populaire, les auteurs préconisent que l’éducation soit « envisagée non pas comme une course effrénée vers l’excellence, mais comme un chemin vers l’épanouissement personnel et l’acquisition de compétences nécessaires pour notre vie d’adulte ». Pour ce faire, plusieurs pistes sont préconisées :
– une nouvelle conception de la place et du rôle des différents acteurs de l’éducation, au sein d’un écosystème dont l’école ne peut être la seule actrice ;
– un apprentissage qui ne se résume plus à “savoir”, mais s’étend au “faire” ;
– le dépassement des compétences seules académiques par une importance donnée aux aspects émotionnels, sociaux et physiques de l’apprentissage : « l’éducation ne doit pas seulement forger des esprits, mais également des cœurs résilients, des corps actifs et des citoyens engagés » ;
– un apprentissage interdisciplinaire, permettant de décloisonner les matières traditionnelles « pour favoriser une vision plus holistique du monde » ;
– des enseignant.es qui ne soient plus seulement des transmetteurs mais des catalyseurs « de rêves, d’aspirations et de potentialités ».
Une réflexion intéressante, rafraîchissante par certaines de ces propositions, à retravailler pour d’autres, mais qui ouvrent d’autres perspectives que les successives réformes qui enferme le système éducatif dans toujours plus de tri, de sélection et d’inégalité entre les enfants et les jeunes.
————————-
L’ensemble de ce rapport d’étonnement est publié dans la revue « Universités & Territoires » n°168 de février 2024 et peut-être lu ici : UT_168.pdf (universites-territoires.fr)
En savoir plus sur Centre de Recherche de Formation et d'Histoire sociale - Centre Henri Aigueperse - Unsa Education
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.



Laisser un commentaire