Le centre Henri Aigueperse a pu assister au Séminaire Publisocial[1] organisé par la Revue Française des Affaires Sociales (RFAS) sur la thématique de la santé mentale, « grande cause nationale » en 2025.
A travers trois axes de réflexions, politiques publiques, pratiques professionnelles et modes de prévention, deux tables rondes étaient organisées.
La première, intitulée « Que signifie « prévenir » en santé mentale ? », a réuni Marielle Wathelet, Médecin de santé publique, cheffe de projet santé mentale, ARS (Agence Régionale de Santé) Haut De France, Pascal Mariotti, directeur d’hôpital, président Adesm (Association des établissements participant au service public de Santé Mentale) et Jean-Philippe Cavroy, délégué général Santé mentale France.
Leur expertise technique du système de santé actuel a permis de mieux situer les niveaux de réponses de chacun à l’heure actuelle dans l’accompagnement des problématiques liées à la prise en charge des pathologies. A ce titre, ils identifient qu’un décloisonnement entre secteur médico-social et secteur « sanitaire » permettrait d’accroitre les politiques de prévention en santé mentale publique. Le développement de gouvernances conjointes à tous les niveaux, ministériels, régionaux, locaux, ou entre établissements, serait également une piste à renforcer : en croisant les regards et les pratiques, en définissant des feuilles de route conjointes, répondre aux besoins des personnes au plus près de leurs réalités de vie.
La mise en lumière permise par la désignation « grande cause nationale », bien que positive, nécessitera aussi de poursuivre le travail de médiation engagé tant au niveau des acteurs et actrices du champ médical et social qu’auprès du grand public. Dédiaboliser la thématique de la santé mentale par une réflexion plus globale sur l’inclusion et l’accompagnement de toutes et tous pour faire société.
La seconde table ronde proposée lors de ce séminaire posait quant à elle la question suivante, « Quelles pratiques de prévention aujourd’hui ? », et ce à deux praticiennes en psychiatrie : Maëva Musso, psychiatre et pédopsychiatre, présidente de l’AJPJA (association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues) et Élodie Picolet, psychologue chercheuse, Laboratoire psychopathologie et processus de changement (LPPC), Orspere-Samdarra.
Toutes deux sont longuement revenues sur la nécessité de penser l’accompagnement des personnes dans un continuum allant de l’identification des symptômes à la prise en compte des besoins primordiaux tels que celui de se loger ou d’obtenir des papiers d’identité en règle. Travaillant en effet auprès de populations fragiles, isolées ou migrantes, qui sont souvent celles les plus à même, de par leur situation précaire, de développer des troubles en santé mentale, elles mesurent au quotidien l’importance des co-prises en charge et des collaborations du champ sanitaire (le soin) avec le champ social, familial, éducatif voire judiciaire. Avant même la définition de son diagnostic, le rétablissement d’une personne souffrant de troubles en santé mentale passe aussi, voire avant tout, par la prise en compte et si besoin par la recherche de solution pour l’ensemble des éléments constitutifs de son parcours de vie.
Ne pas stigmatiser, déprescrire et démédicaliser, croiser les regards réflexifs, développer l’écoute, prendre en compte la situation globale et la parole des malades, autant de pistes à investiguer pour développer un accompagnement plus vertueux et plus respectueux dans le domaine public de la santé mentale.
Pour aller plus loin :
> RFAS : https://www.vie-publique.fr/revue-francaise-des-affaires-sociales
> Publisocial : https://www.publisocial.fr/
[1] Publisocial est un portail Internet collaboratif destiné à renforcer la visibilité des revues et autres publications de différentes institutions dans le domaine de la santé et du social.
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